La Chaufferie est une partie de l’ancienne Filature Mossley qui a fermé ses portes en 2001.
Les Saprophytes, en tant que maîtrise d’œuvre architecturale, a rénové ce lieu en 2018, dans une démarche écologique.

Il s’agit d’un grand volume en briques, de 130m2 environ au sol, sur près de 9m sous toiture.

Pour mener à bien la réhabilitation, ce fut 9 mois de chantier participatif animé par l’association Les Sapros. 9 mois de chantier où plus de soixante personnes, bénévoles, volontaires, et apprenti.e.s, sont venu.es donner la main et se former à la charpente, aux enduits terre, ou découvrir des modes de mise en œuvre écologiques.

La Chaufferie est le fruit d’une réhabilitation écologique (utilisant un maximum de matériaux naturels et/ou issus du réemploi) croisée à une aventure humaine extraordinaire.

Au niveau du programme…

Le bâtiment accueille depuis 2019 :

  • l’atelier-bureau-biliothèque des Saprophytes,
  • les bureaux des associations Haute Fidélité et Dynamo oeuvrant dans le milieu des musiques actuelles dans les Hauts de France
  • un espace partagé au rez-de-chaussé

Ce nouveau lieu a la vocation à être ouvert sur le quartier, et à devenir un espace ressource sur les pratiques architecturales et urbaines résilientes, écologiques et frugales, sur les initiatives de transition et les dynamiques collectives.
Au-delà des bureaux qu’elle accueille, pour les Saprophytes et 2 autres associations, la Chaufferie est un lieu ouvert aux initiatives locales, un espace au rez- de-chaussée support de nouveaux projets collectifs se co- écrit.

Les choix architecturaux

L’équipe des Saprophytes a conçu l’aménagement de l’espace en cherchant à révéler l’identité et la singularité du lieu, tout en respectant des principes de la construction écologique.
C’est autour de plusieurs partis pris que le projet s’inscrit pleinement dans une démarche écologique :

  • La mise en œuvre de matériaux naturels de qualité, et/ou issus du réemploi, avec une réflexion sur leur provenance, leur impact écologique.
    Plus précisément : structure bois, cloisons en bois et/ ou terre-paille, isolation en métisse ou terre-paille selon les endroits, enduits écologiques, matériaux de réemploi pour les sols et les aménagements.
  • La prise en compte d’une économie globale du projet, notamment en pensant les coûts d’entretien dès les premières phases de projet.
  • Une conception attentive à minimiser les impacts du bâtiment sur son environnement (lors de sa construction mais aussi ensuite dans sa gestion quotidienne.)
  • Le choix d’un système de chauffage qui pourra évoluer pour permettre de passer à une chaudière à pellets.
  • L’optimisation thermique et énergétique du bâtiment grâce à l’accompagnement du Bureau d’Etude Ecobat Ingénierie.
  • Un travail partenarial avec des entreprises engagées.
  • Une réalisation en très grande partie en chantier participatif, organisée par l’association Les Sapros.
    La charpente, entre autres, a été réalisée de manière participative, avec le concours de Jeanne Boulanger (In / Out) et Julia Gil, charpentières de la SCOP Toerana.
  • Des aménagements et finitions support d’expérimentations : mur en adobe pour la cloison des toilettes, crédences de la cuisine en gravito…

Le chantier !

Comme dans le reste de leur pratique, les Saprophytes ont utilisé le chantier participatif comme outils de démocratisation de la construction collective et de l’utilisation de matériaux sains, écologiques et issus du réemploi.
Une partie du chantier a été organisée de manière «traditionnelle» pour des lots comme les fluides mais un soin particulier a été porté aux choix des artisans et à leur pratique (bio-électricien, charpentières de la SCOP Toerana…).
Pour le reste, isolation, aménagement, mobilier, charpente, sols, enduits, nous avons partagé nos savoir-faire et expérimentations au plus grand nombre, aussi une soixantaine de personnes ont participé ponctuellement ou dans la durée au chantier, faisant de la réalisation du projet une grande fête, une aventure collective hors norme qui a permis de tisser des liens localement.

Le casting des matériaux

La terre crue

La terre crue est pour nous un véritable matériau d’avenir, tout autant biosourcé qu’issu du réemploi. En effet, la terre crue peut être issue des chantiers d’excavation dans le cadre de la construction de bâtiments. Une fois récupérée, c’est un merveilleux matériau de construction, hygrovariable et avec beaucoup d’inertie. Nous développons une série de techniques différentes suivant des usages et suivant les qualités de terres que nous récupérons: terre-paille, adobe, torchis, pisé que nous utilisons dans nos projet en chantier participatif. C’est enfin un matériau parfaitement adapté aux chantiers avec des amateur.ice.s car il ne demande que peu de technique et est sain à maitre en oeuvre.
Dans le cadre de ce chantier, nous l’avons utilisée comme isolation avec un mélange terre-chaux-lin banchée, comme enduit et comme cloisons avec des adobes.

Des matériaux issus du réemploi

Outre tout notre mobilier, nous avons essayé de privilégier au maximum des matériaux issus du réemploi : métisse (isolation en coton de jeans notamment), linoléum (ROTOR), garde-corps en métal (ZERM- plateforme Le Parpaing), et même du marbre (toujours ZERM) !

Des matériaux issus de circuits-courts et locaux

Nous avons également mis en oeuvre des chanvribloc, fabriqué des carreaux de gravanito pour la crédence, et tester des chapeaux de lampe en mycelium!